Un raz-de-marée de formations voit le jour, dont le but insidieux est de vous convaincre que vous n’êtes pas suffisamment parfait tel que vous êtes. Elles exploitent ces maux intérieurs que vous avez sûrement connus, de telle sorte qu’il est presque impossible de ne pas y adhérer. Elles se nourrissent de ce mal être qui vous ronge : vous vous êtes persuadés que votre mental était votre ennemi.
Soit nous sommes prisonniers de notre propre mental, soit nous le contrôlons maladroitement par des techniques cherchant à le faire taire. Inévitablement, ces voix intérieures nous assiègent, nous disant sans cesse que nous ne sommes jamais assez bien. Elles sont accompagnées de pensées indésirables qui nous empêchent de nous concentrer, de trouver le sommeil ou même de prendre des décisions rationnellement bonnes pour nous. Vous aimeriez vous coucher tôt ce soir, mais non, votre mental en a décidé autrement. Vous auriez aimé manger moins, mais cette petite voix aura eu raison de votre bonne résolution. Vous auriez préféré bénéficier d’un calme mental pendant votre activité préférée, mais cette fois il y a tel ou tel sujet qui hante vos pensées. Vous auriez aimé pouvoir vous relaxer et vous détendre, mais c’est le moment qu’a choisi votre cerveau pour se mettre en ébullition.
Nos expériences passées difficiles nous conditionnent à vouloir être quelqu’un d’autre en permanence. C’en est épuisant.
Je VEUX faire ça, mais mon corps semble vouloir autre chose. Tout le temps. Ce matin par exemple je voulais aller courir, mais mon corps me montrait dès le réveil à quel point j’étais trop épuisé, à croire que les sensations de fatigues étaient encore plus extrêmes que d’habitude juste parce que je m’étais engagé à aller courir ce matin-là, justement.
On pourrait aisément faire de notre mental le bouc émissaire parfait.
J’ai été moi aussi un prisonnier de mon mental.
Quand on m’a présenté des outils pour réduire au silence mon mental, pour en reprendre le contrôle, rien n’a véritablement marché. Je remercie aujourd’hui mon inconscient d’avoir résisté. Pourtant, on m’a accusé de ne pas savoir lâcher prise, d’être un contrôleur compulsif, que tout était de ma faute. On m’a même accusé à plusieurs reprises de ne pas m’investir suffisamment dans ma guérison, et là encore, je n’étais pas assez bien.
C’est alors que j’ai décidé de faire preuve d’audace, d’aller à l’encontre de tout ce qui m’avait été proposé jusqu’à ce moment-là. J’ai choisi de me rencontrer. Tel que je suis. Et d’arrêter de vouloir toujours me changer.
Et c’est là que mon monde intérieur s’est transformé.
Mes émotions, mon histoire.
Jour après jour, grâce à la méditation, à l’hypnose et à la transe en général, j’ai redécouvert mon passé sous une lumière nouvelle. J’ai tissé des liens entre tous les événements de ma vie pour comprendre mon histoire. Et quelle histoire magnifique ! J’ai compris alors l’origine de mes montagnes russes mentales. J’ai réalisé que mon mental n’était pas l’ennemi, mais simplement un vestige dépassé des conséquences de mes émotions non exprimées. En apprivoisant qui je suis vraiment, en traversant mon propre enfer quelquefois, mon mental est devenu progressivement mon plus précieux allié. Je lui parle. Je le guide. Et vice versa.
Bien sûr, tout n’est pas idyllique. Je commets encore des erreurs et parfois je perds le contrôle de mon mental. Mais je l’accepte. Je me pardonne ces ratés. Je suis sur la voie de l’éternel apprentissage. Je prends toutefois conscience des énormes avancées : mon mental est devenu un partenaire. Il m’assiste. Il me soutient. Il collabore avec moi. Je ne cherche plus à le réduire au silence ou à le fuir.
J’ai compris que la solution n’était pas de détruire mon mental, qui est en fait le reflet de ma véritable identité. Ma clé a été de lui insuffler une nouvelle vie en osant explorer ce qui me fait vibrer sur du long terme et non pas que sur du court terme. Aujourd’hui, je me regarde avec bienveillance, douceur et confiance. Mon mental est toujours là, mais sa présence a changé. Il pense pour moi. Il analyse pour moi. Il m’encourage. Il ne me juge pas. Il me pardonne. Il veille sur moi. Quand j’ai le choix entre une gratification immédiate qui ne satisfera que moi, et une récompense à plus long terme qui encensera tout mon écosystème intérieur, mon mental parvient aujourd’hui à me proposer la bonne trajectoire.
Ce matin, c’était dur d’aller courir.
J’ai demandé à mon mental de m’aider. J’ai alors senti Namilélé, Pare-Feu, Opéra, et toutes ces parties de moi qui me composent embrasser mon mental et m’emmener dans une force surnaturelle pour que le Jean-Emmanuel de demain puisse être fier de moi.
J’ai finalement suivi l’entraînement proposé par ChatGPT, à quelques détails près, et j’ai explosé mon record. Je me suis surpassé.
Quand je cours, ce n’est pas un cadeau que je me fais. C’est un cadeau que je fais au moi de demain. C’est dur pour moi de courir. Mais si j’aime courir aujourd’hui, c’est parce que je sais pour qui je le fais.
Je me bats comme un lion pour le moi de demain.
Je crois que c’est ça, s’aimer.
Votre mental n’est pas votre ennemi. Même pendant la transe, par pitié, ne cherchez pas à le détruire. Ne tentez pas d’exterminer ces parties de vous-même. N’essayez pas de reprendre le contrôle à tout prix. Au contraire, cherchez à leur donner vie. Sondez leur douleur. Réparez-vous, et votre mental deviendra votre plus grand allié.
C’est comme ces personnes qui étouffent leurs émotions toute la journée pour un semblant de confort. Elles en oublient alors l’ingrédient essentiel du bonheur : se sentir vivant.
Ce que tu racontes est très inspirant et rempli d’amour.
C’est très paradoxal mais je me devais de commenter et en même temps la seule chose qui me vient c’est Merci ❤️.
Merci pour cet extraordinaire partage 🙂
Merci aussi, très inspirant. Je peux voir grâce à cet article à peu près où j’en suis, c’est rassurant, et je suis aussi très contente que mon mental ait résisté (et il en fallait de la résistance).