Les psychédéliques, ces substances qui altèrent la perception et la conscience, sont aussi vieux que l’humanité elle-même, parce qu’ils proviennent pour la plupart de mère nature. Ils ont joué un rôle vital dans notre histoire en devenant des outils sacrés pour la guérison et l’éveil spirituel, mais ils sont aussi devenus des objets de peur et de stigmatisation.
De l’antiquité à nos jours
Le parcours des psychédéliques à travers l’histoire de l’humanité est fascinant. Il commence avec nos plus lointains ancêtres qui utilisaient des champignons hallucinogènes pour communiquer avec le divin. Des fresques rupestres datant de plusieurs milliers d’années dans le Sahara algérien dépeignent des êtres aux têtes de champignons, témoignant de l’importance de ces substances dans les rituels anciens.
Dans l’Antiquité, les Grecs ont utilisé le kykeon, une boisson contenant un champignon psychédélique, lors des mystères d’Eleusis, des rites initiatiques célèbres. En Amérique, les Aztèques et les Mayas utilisaient le peyotl (un cactus contenant de la mescaline, un psychédélique encore très utilisé de nos jours) et d’autres espèces de champignons hallucinogènes.
Au 20ème siècle, la découverte du LSD par Albert Hofmann a ouvert une nouvelle ère d’exploration de la conscience. Les années 1960 ont vu une explosion de l’intérêt pour les psychédéliques, menant à une véritable révolution culturelle. Les plus grandes stars revendiquaient toutes avoir testé au moins une fois le LSD. Je suis même tombé sur une vidéo d’un ministre britannique de l’époque proposant une démonstration en direct où il prenait lui-même du LSD. Cependant, cette période a également conduit à une répression législative aussi soudaine qu’incomprise en partance des Etats Unis, et du jour au lendemain la plupart des substances psychédéliques ont été rendues illégales dans la grande majorité des pays du monde.
Certains documents montrent qu’il y a eu falsification de recherches qui, pendant que les législations étaient en cours d’adoption, montraient que ces substances étaient dangereuses. Ces recherches se sont ensuite rétractées, prétextant que les produits avaient été mélangés avec de la méthamphétamine par exemple, au lieu d’être de la MDMA pure, soutenant ainsi la position du gouvernement américain. Des preuves flagrantes de ces abus restent disponibles pour le grand public, même si au final cela ne change rien au mal qui a été fait.
Le statut quo a ensuite duré quelques décennies, mais dernièrement les choses tendent à changer parce que les scientifiques osent dépasser les limites législatives pour s’y intéresser avec un regard neuf.
Terre connue de la science
Malgré leur interdiction, les psychédéliques n’ont jamais cessé d’éveiller la curiosité des scientifiques. Les chercheurs d’aujourd’hui redécouvrent leur potentiel thérapeutique. Par exemple, des études montrent que la psilocybine, l’ingrédient actif des champignons magiques, peut aider à traiter la dépression résistante aux traitements traditionnels. Le LSD et la MDMA sont également étudiés pour leur capacité à soulager le stress post-traumatique et les addictions.
Mais ce n’est pas tout. Les psychédéliques ont également été associés à des expériences mystiques et à l’augmentation de la créativité. Les scientifiques cherchent à comprendre comment ces substances peuvent induire de tels états, ce qui pourrait révéler de nouvelles connaissances sur le fonctionnement de notre esprit.
Au-delà du tabou : vers la légalisation des psychédéliques ?
La question de la légalisation des psychédéliques est complexe. D’un côté, il y a des préoccupations légitimes liées à la sécurité et à l’abus potentiel. Les psychédéliques ne sont pas sans risques, et leur utilisation irresponsable peut entraîner des conséquences néfastes.
D’autre part, l’interdiction totale a largement entravé la recherche sur leur potentiel thérapeutique. Certains plaident pour une légalisation contrôlée, permettant leur utilisation dans un contexte thérapeutique supervisé. C’est le chemin que certains pays ont déjà commencé à emprunter, comme les Pays-Bas.
Il est crucial d’aborder ce débat avec nuance et prudence, en pesant les bénéfices potentiels contre les risques, et en s’efforçant de créer un cadre réglementaire qui favorise à la fois la sécurité et l’innovation.
La FDA aux Etats Unis donnera vraisemblablement dans les deux prochaines années des autorisations en cadre supervisé d’utilisation de MDMA pour les syndromes post traumatiques (PTSD) et de psylocybine pour les dépressions et les addictions notamment. Les phases d’essais cliniques sont en dernière phase avant commercialisation et tous les feux sont au vert.
Vous vous doutez bien que si les Etats Unis donnent le feu vert et que les résultats sont au rendez-vous, nous emboîterons leur pas certainement dans les années à venir.
Vers une nouvelle ère psychédélique ?
Les psychédéliques ont accompagné l’humanité depuis la nuit des temps, et ils semblent prêts à jouer un rôle important dans notre futur. L’histoire des psychédéliques nous montre à quel point notre relation avec ces substances est complexe et nuancée. Elles peuvent être des outils de guérison, d’exploration de la conscience et de transformation personnelle, mais elles peuvent aussi entraîner des abus et des dangers, comme tout outil très puissant.
Le défi pour notre société sera peut-être au final d’apprendre à se ré-inventer pour ne pas commettre les mêmes erreurs que par le passé. Ainsi, je reste persuadé que l’histoire des psychédéliques n’est pas encore écrite. Et je crois que notre méthode HUNKAAR est aujourd’hui ce qui se rapproche le plus des transes induites par les psychédéliques, mais cette fois de manière naturelle. Etymologiquement, le terme « psychédélique » provient de deux mots grecs : « psyche » qui signifie « esprit » ou « âme », et « delos » ou « delein » qui signifie « montrer » ou « révéler ». Quand nous donnons la parole à l’inconscient avec HUNKAAR, nous nous offrons des perspectives bien plus proche des psychédéliques que nous pourrions le croire à première vue.