Pas à pas, maille après maille : L’art de se (re)trouver

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"Je sais qui je suis quand je me sens à ma place dans ce que je fais."

Au moment où la lumière de la compréhension illuminera nos esprits, nos âmes intérieures se lèveront en une ovation silencieuse.

Dans le tourbillon de la modernité, l’homme est tel un navigateur, cherchant sans cesse des rivages positifs. Il brave les tempêtes, navigue à travers les mers tumultueuses, toujours avec l’espoir d’un horizon radieux.

Mais combien de fois ai-je vogué, me perdant dans la beauté de la traversée, oubliant même le trésor que je prétendais chercher à l’origine ?

Lorsque l’on emprunte la voie HUNKAAR pour semer les graines du bonheur dans le sol de notre quotidien, il est facile de se voir en chevalier, armé de courage, prêt à délivrer chaque fragment blessé de notre âme. Tel un héros, on s’élance pour libérer ses émotions captives, mais souvent, nos gardiens intérieurs s’alarment. Ils sentent le danger, la précipitation. L’équilibre, tel un vieux sage, nous rappelle à l’ordre, nous invitant à la patience. A la lenteur. Pour certains, cette marche ralentie est une épreuve, une frustration. Ils voient cette lenteur comme une chaîne les empêchant de voler vers leur libération.

Il leur manque juste la bonne boussole, et j’ai beaucoup de mal à la transmettre de telle sorte qu’elle soit bien utilisée. Sûrement parce que j’éprouve encore quelques difficultés moi-même à la vibrer durablement. Avec constance et régularité.

Mais c’est dans cette danse mesurée, dans cette marche harmonieuse, que l’on découvre la véritable magie du voyage. Et si le véritable bonheur ne résidait pas dans la fin de la quête, mais dans chaque pas, chaque souffle, chaque moment vécu en harmonie avec notre essence ? Car chaque émotion, chaque douleur, est un chapitre de notre grand livre intérieur. Chaque pas nous rapproche de notre vérité. Et lorsqu’il est fait en harmonie avec notre rythme intérieur, nous brillons. Chaque pas devient une destination, chaque moment un trésor. Qu’il soit dur, ou doux. C’est dans ce tissage, fil après fil, que le bonheur s’épanouit, et le résultat n’est qu’un ultime parfum qui vient couronner notre voyage.

En écrivant ces mots, une image me revient, celle d’une grand-mère, assise au coin du feu, ses doigts dansant agilement sur ses aiguilles à tricoter. Elle me confie alors combien le tricot est sa mélodie du bonheur. Oui, les visages éclairés de ceux qui reçoivent ses créations la comblent de joie, mais c’est le mouvement, cette danse répétitive et pourtant si riche, qui tisse ses œuvres d’art. Son bonheur réside dans chaque boucle, chaque maille, et non dans l’ouvrage fini. C’est ainsi qu’elle peut s’y perdre, heure après heure, trouvant la sérénité dans la symphonie silencieuse de ses gestes.

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