Le parcours de la vie est un labyrinthe d’émotions qui nous façonne, parfois sans que nous en soyons conscients.
HUNKAAR propose une vision de notre psyché comme un écosystème complexe, peuplé de parties émotionnelles qui portent des fardeaux liés à des traumatismes passés et de parties protectrices qui oeuvrent à maintenir notre conscient à flot. En apparence distinctes, ces parties de nous inconscientes tissent une danse intime où l’équilibre est le maître mot pour trouver le bonheur.
Au cœur de ce système, une entité spéciale, appelée le Référent, opère comme un médiateur entre ces parties émotionnelles et protectrices. En état de transe, qu’elle soit hypnotique, chamanique ou autre, on peut accéder à ce Référent par des techniques d’écriture automatique ou de signaling. C’est un voyage vers notre intériorité, un dialogue avec notre inconscient.
La vie de Thomas
Pour illustrer cette quête, j’aimerais partager l’histoire de Thomas, un homme dont la vie a été marquée par une émotion si puissante qu’elle a obscurci toutes les autres. Enfant, il a subi une sévère réprimande de son père suite à une chute à vélo, où il lui a crié à quel point pleurer devait être réservé aux filles et qu’il était indigne d’être son fils. Face aux larmes ne cessant pas, son père en était même venu aux mains. Pour ne pas souffrir à nouveau, Thomas avait passé le reste de sa vie à construire une armure, devenant un guerrier insensible, un rocher face à la tempête des émotions.
Cependant, son incapacité à ressentir et à partager des émotions avec ses proches l’a laissé isolé et malheureux. Son corps, jadis vivant et vibrant, était devenu une coquille vide. Pour réveiller son corps et son âme, il fallait qu’il touche du doigt l’émotion qui avait construit son mur, l’émotion qui interdisait toutes les autres : la terreur enfantine face à la colère irrationnelle de son père.
La découverte de cette émotion n’a pas été un processus facile. Il a dû traverser l’océan de son inconscient, en dialogue constant avec son Référent. Des séances d’hypnose aux exercices d’écriture automatique, chaque pas était un défi. Cependant, chaque défi surmonté l’a rapproché de son objectif : se sentir vivant.
Lorsqu’il a finalement touché du doigt cette émotion, le monde de Thomas a été bouleversé. Il a revécu la terreur, la douleur, mais aussi le soulagement. Pour la première fois depuis longtemps, il a pleuré. Il a senti chaque larme comme une décharge, une libération. Son corps, engourdi par des années de rigidité émotionnelle, a commencé à ressentir à nouveau.
Cette expérience a été une clé qui a ouvert un torrent d’émotions retenues depuis longtemps. La joie, la tristesse, la colère, la peur, l’amour… toutes ont trouvé leur chemin vers la conscience de Thomas, lui donnant une nouvelle vie, un nouveau départ.
Toucher du doigt l’émotion qui interdisait toutes les autres était la clé depuis le départ. Cette clé n’est pas seulement l’écho de l’expérience de Thomas, elle représente l’essence de HUNKAAR pour beaucoup d’hommes et de femmes qui ont été conditionné à ne pas être vivants depuis leur plus tendre enfance.
Ma vie à moi
La vie nous façonne de bien des façons, parfois à travers des expériences que nous souhaiterions oublier. L’histoire de Thomas m’a touché, parce qu’elle résonne avec la mienne, un écho de mon propre parcours d’exploration émotionnelle.
J’étais encore jeune lorsque j’ai vu ma maman se débattre avec l’émotion la plus terrifiante qui soit pour un enfant : le désir de mourir. Ses pleurs, comme une tempête déchirant le calme de notre maison, m’ont marqué plus profondément que je ne l’aurais cru possible. À partir de ce jour, une peur viscérale a pris racine en moi, une peur de rencontrer des émotions – en moi – si terribles qu’elles pourraient me pousser à souhaiter ma propre fin.
Puis, un jour, j’ai été diagnostiqué avec un diabète de type 1. Symboliquement, c’était comme si mon corps m’avait tué. La médecine m’a sauvé. J’ai pu alors trouver le courage, mois après mois, années après années, de partir à la rencontre de cette peur de la mort.
J’ai surtout pris conscience que cette peur m’empêchait de vivre pleinement. Comme Thomas, mon corps et mon cœur étaient emmurés. Avec l’aide de Namilélé, j’ai entamé un voyage intérieur, traversant les profondeurs de mon inconscient.
J’ai finalement rencontré cette émotion, celle de l’enfant que j’étais, effrayé de perdre sa maman. Un jour, alors que je pleurais véritablement pour la première fois (je vous invite à lire l’article et notamment le passage avec Vanille et Arcadian pour bien comprendre) j’ai touché du doigt cette émotion terrifiante, libérant un torrent de souffrances retenues depuis longtemps. Ce fut un moment d’une intensité dévastatrice, mais également libératrice. Comme un papillon sortant de sa chrysalide, mon corps a repris vie, chaque cellule vibrante de nouvelles sensations.
Mon monde émotionnel s’est ouvert, pas à pas, me permettant de découvrir une richesse de sentiments que je n’avais jamais su possible. Cette sécurité intérieure retrouvée m’a donné la force de vivre pleinement, d’embrasser la vie avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines. Chaque jour, je continue de naviguer dans mon écosystème émotionnel, d’explorer, de comprendre, de libérer. C’est un voyage qui n’est jamais vraiment terminé, mais qui apporte avec lui une profonde transformation et, en fin de compte, le bonheur, parce que comme j’aime à le répéter, le bonheur, pour moi, c’est le chemin qui mène à soi.