La violence que l’on s’inflige à soi-même

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"Je sais qui je suis quand je me sens à ma place dans ce que je fais."

Ce matin, durant ma course de 30 minutes à un rythme soutenu, je me suis souvenu qu’il n’y a pas si longtemps, ce même rythme effréné m’avait valu une douleur musculaire dans le dos pendant plus d’un mois. En tentant de faire du bien à mon corps encore fragile par le sport, je lui avais en réalité fait beaucoup de mal, sans m’en rendre compte. Bien que mon intention initiale était bonne, la question existentielle demeure : pourquoi suis-je si dur envers moi-même ? Simplement par ignorance ? Ou la vérité se cache-t-elle ailleurs ?

Les exemples foisonnent.

Lorsque je mange des aliments « plaisir » dont je sais par avance qu’ils seront très difficiles à digérer et que je le paierai de symptômes pénibles pendant des heures, je me fais du mal.
Quand je mange après 18h, poussé par une envie de manger alors que je n’ai pas faim, sachant que ma gastroparésie me fera passer une très mauvaise nuit, je me fais du mal.
Lorsque je regarde deux épisodes d’une série alors que je m’étais fixé l’objectif de me limiter à un seul afin de me coucher plus tôt, je me fais du mal.
Quand je suis avachi sur le canapé dans une posture voûtée pendant des heures alors que j’ai un bureau pour travailler debout, je me fais du mal.
Lorsque je refuse de me lever, par flemme, alors même que je ressens la sensation de soif depuis plus de trente minutes, je me fais du mal.

Lorsque les gens fument, boivent de l’alcool, consomment de la pornographie, travaillent beaucoup trop et ne voient pas leurs proches, dorment trop peu ou mal, passent leurs soirées devant la télévision et leur téléphone parce qu’ils n’ont plus aucune vitalité, s’achètent des vêtements beaux mais qui torturent leur corps, bombardent leur peau de produits toxiques, j’y vois de la violence. Envers soi.

Comme si chaque action du quotidien ou chaque petit plaisir immédiat se faisait au détriment du corps qui perd peu à peu de sa bonne santé.

J’ai l’impression que nous ne sommes plus dans une société où les corps vieillissent. Nous sommes dans une société où les corps sont détruits à petit feu.

Je ne suis pas un idéaliste. Mon objectif est d’apprendre à respecter mon corps comme je respecte celui de la femme que j’aime. Je veux m’offrir ce que je parviens déjà à lui offrir, ni plus, ni moins. Pour illustrer, j’accepte par exemple de lui faire du mal (par un mot mal placé qui la touche, une phrase qui la blesse) uniquement lorsque je sais que mon intention était bienveillante et que c’est par ignorance de son propre fonctionnement, ou à cause de mes propres souffrances, que j’ai commis l’erreur. Et ensuite je ferai tout pour tenir compte des nouvelles informations acquises afin de ne plus avoir à la faire souffrir à nouveau.

Pourquoi en serait-il autrement pour moi ?

Mes pensées et mes émotions ont tendance à être violents envers moi, c’est un fait. Je sais pourtant que leurs intentions sont bienveillantes à mon égard. Je sais aussi que l’être humain devient violent lorsqu’il souffre et que la violence porte en elle l’illusion du soulagement de cette souffrance.

Aujourd’hui, je refuse de laisser s’épanouir en moi cette fatalité.

Avec HUNKAAR,

Je veux envoyer de l’amour à mes parties émotionnelles qui souffrent, tout en leur demandant d’être patientes le temps que l’on les libère de leurs fardeaux. Je reconnais leur utilité finale.
En parallèle, je veux pourtant être capable d’enfouir n’importe quelle émotion difficile sur commande grâce à des outils sains et non addictifs avant de les revisiter en toute sécurité au moment opportun. La méditation en est un par exemple. La respiration en est un autre.
Je veux pouvoir ne pas me laisser envahir par toutes les pensées parasites de mon esprit, dont je sais qu’elles révèlent mes souffrances et qu’elles ne sont pas toujours justes par rapport à la situation réelle du moment. Considérer mes pensées comme un être à part entière, différent de moi, et lui demander de se taire quand il dépasse les bornes fait partie des outils que j’explore, avec un certain succès je dois le reconnaître.

Je ne suis pas mes pensées qui m’obsèdent. Je ne suis pas mes émotions qui me débordent. Mes actions ne doivent pas dépendre d’elles. Elles font simplement partie de moi et je sais à quel point j’ai besoin de ces émotions, en temps et en heure, en sécurité, pour continuer à protéger mon bonheur.

De plus en plus souvent, je demande à Pare-Feu – mon Référent inconscient – ce qui serait bon pour mon corps avant de prendre une décision, quelle que soit la thématique. J’ai davantage confiance en lui qu’en mon esprit ou les émotions qui m’envahissent. Qu’il s’agisse d’alimentation, de sport, d’activités ou de repos.

Pouvoir interroger mon corps, c’est comme court-circuiter toutes les pensées parasites et accéder à des connaissances qui ne m’obligent plus à être violent envers moi-même en permanence. La difficulté réside dans le fait de m’imposer la rigueur et la discipline de le faire AVANT de me laisser submerger par une action dont je sais qu’elle sera néfaste pour mon corps.

En cliquant sur « publier » aujourd’hui, je m’engage à faire de mon mieux pour demander à mon corps, le plus souvent possible, quelle est la solution la moins violente pour lui et à tout mettre en œuvre pour respecter ses choix. Je veux lui faire confiance. On fait équipe.

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