Je nous propose de plonger dès aujourd’hui dans une activité qui nous paraît difficile à tenir sur du long terme, mais dont nous savons que les récompenses seront incommensurables.
Avec un simple engagement de 30 secondes aujourd’hui, et en ajoutant 5 secondes chaque jour, nous aurons construit en 354 jours une fondation solide qui sera devenue une routine de 30 minutes quotidiennes. Ajoutons à cet accomplissement une somme totale impressionnante de 90 heures dédiées à notre croissance.
[Mes mathématiques ne sont peut-être pas 100% exacts, merci de me corriger le cas échéant]
C’est plus qu’un simple engagement, c’est la marque de notre détermination et de notre sagesse. Que nous souhaitions apprendre à : faire du sport, profiter des rayons du soleil, écrire, lire, jouer davantage avec nos enfants, ne rien faire, méditer, bien respirer, faire de l’auto-hypnose quotidienne, démarrer une nouvelle activité, notre révolution peut démarrer aujourd’hui avec seulement 30 secondes et un peu d’amour.
Pour les maths et pour l’idée générale de faire quelque chose régulièrement et progressivement c’est certainement tout bon.
Par contre l’immense majorité des apprentissages n’étant pas linéaires je ne suis pas certain que l’idée d’un incrément régulier sur une longue période soit la bonne. C’est une simplification, mais qui nous amène rapidement dans le mur. On va se sentir très à l’aise dans un premier temps puis d’un seul coup en grande difficulté.
S’il s’agit de prendre du temps pour soi ou de méditer j’imagine que ça ne posera pas de gros problèmes. Mais comme tu parles d’activités difficiles sur le long terme. Pour de la course, de la musculation, de l’apnée (pourquoi pas ?) ça risque d’être moins évident.
Je tente quand même un truc, je retire une toile d’araignée de mon plafond ce soir et ma maison sera resplendissante du sol au plafond l’an prochain.
J’ai du mal à être d’accord avec toi, pour une fois. Peux-tu me donner des exemples où selon toi 5 secondes rajoutées chaque jour peuvent devenir « d’un seul coup une grande difficulté » ?
Pour la course, je trouve au contraire que c’est très à propos. Même si au final on le fait tous les deux jours, on peut très bien rajouter cinq secondes tous les deux jours si on comprend que l’important, c’est la régularité.
Pour la musculation, sachant qu’on fonctionne souvent par série, je ne vois pas en quoi ce serait incompatible. Le système peut être adapté, au final c’est la régularité de progression qui fera la diférence.
As-tu continué ton « petit geste ménager » quotidien ? Haha.
Je développe un peu l’idée. Beaucoup de progressions se font en suivant une exponentielle, un peu du genre (1-exp(-x)). Je simplifie, mais la progression au début est rapide et facile et ensuite on rencontre le fameux plateau. Qui n’est pas infranchissable heureusement, mais décourage parfois.
Mettons que le challenge soit de tenir le plus longtemps possible suspendu à une barre de traction. Et lors d’un premier test on tient difficilement 30s.
Les premiers essais à 5,10,15 et sans doute 20s seront d’une grande facilité (sans doute trop), l’essai à 30s se fera plus difficilement. L’effet à 35 passera peut-être. Mais on voit que atteindre 40, puis 45, puis 50 ne se fera pas à ce rythme.
On peut trouver qu’un incrément de 5s quotidien est trop important pour cet exercice et le réduire à 1s. Mais cette durée est trop petite pour les phases du début et constitue une perte de temps. On n’aura aucune difficulté les 30 premiers jours et pas de sentiment de gradation jusqu’à atteindre notre limite. Ensuite la seconde supplémentaire constituera réellement l’entrainement pour une durée déterminée. Mais rapidement il sera impossible de tenir le rythme.
Pour la musculation c’est la même idée. On termine en rajoutant des poids de plus en plus petits et avec une progression de plus en plus lente pour un nombre de séries et de répétitions qui le plus souvent reste fixe. 5 série entre 10 et 12 répétition par exemple.
Pour la course les montres connectées proposent des programmes pour atteindre certains objectifs. De temps ou de distance. Et le principe est le même. On ne part pas de 0 mais d’une valeur largement réalisable et la majorité de la progression se fait dans la première phase de l’apprentissage. Puis, tout en restant régulier, la progression diminue jusqu’à stagner autours de l’objectif final.
Tu prends le problème sous l’angle de la performance, or je propose de le prendre sous l’angle de la constance.
Pour reprendre ton exemple de challenge concernant les tractions, on peut imaginer passer d’abord trente secondes à renforcer les muscles nécessaires à la tenue en suspension par des exercices transversaux. Cela peut ressembler à 3 série de 10 Secondes de l’exercice X. Puis le lendemain 2 série de 10 et une de 15. Puis si l’exercice devient trop difficile, je réfléchirai à un assemblage de plusieurs exercices qui me permettront de respecter mon corps tout en faisant croître ma progression.
L’important c’est la régularité, pas l’objectif.
Si on voit juste la performance, avec l’objectif d’un résultat lié à la performance, il manque l’essentiel de la « bienveillance émotionnelle » que je défends.
Je comprends mieux, merci. Il ne faut pas que le temps en lui même soit la principale difficulté. Mais il s’agit de l’augmentation du temps passé sur une activité pour laquelle on a du mal à se motiver.