Vous l’aurez peut-être déjà deviné depuis que j’ai commencé à écrire plus quotidiennement, je fonctionne beaucoup avec des « phrases chocs » qui érigent ma philosophie de vie. J’aime titrer mes articles pour qu’ils me ressemblent, voire même pour qu’ils finissent par me définir. L’article d’hier « Je n’ai pas le droit à l’échec, j’ai juste l’interdiction de ne pas me relever » en est une belle illustration. Cette publication aujourd’hui a pour objectif de m’ancrer un peu plus profondément encore que la souffrance n’est pas mon ennemie.
En étant parfaitement honnête avec vous, je ne vibre pas encore ce mantra tous les jours. J’ai parfois des moments où je rage après certains évènements de la vie, ou même certains comportements d’autrui, persuadé que je suis victime d’une profonde injustice. Il est facile alors de se laisser emporter par la colère et la tristesse au point finalement de ne même pas affronter ses émotions réellement. Ce n’est ni plus ni moins qu’une fuite en avant qui me rend malheureux. Vouloir taper dans les murs n’est pas l’expression d’une colère, mais au contraire la démonstration la plus archaïque de son enfouissement dans le cachot de notre inconscient. La colère, la vraie, n’est jamais dirigée contre l’autre. Elle est profondément intérieure à soi. Elle cache souvent dans son ombre une autre souffrance qui raconte l’histoire de notre douleur. Je suis en colère contre X parce que X m’a fait souffrir et que je lui en veux terriblement pour ça. Et quand cette souffrance cachée derrière la colère est enfin vécue, elle laisse place à une compréhension plus juste de la situation globale. Seulement alors, se libère dans mon corps tout entier une sensation enivrante s’approchant du bonheur. La transformation profonde de l’être que je suis face à l’adversité, avec le plus de justesse possible dans mon rapport au monde, reste aujourd’hui encore mon plus grand créateur de bonheur.
J’ai une tendance comme tout le monde à vouloir fuir la douleur. Mais c’est avec une réelle authenticité et sincérité que mon chemin m’amène à fournir l’effort nécessaire pour partir à la rencontre de chacune d’entre elles afin de nourrir mon moteur nommé bonheur.
Les moments de mon quotidien où il n’y a pas de souffrance, où il y a seulement du plaisir, sont toujours évidemment très agréables. Mais éphémères. Ils ne durent jamais. La poursuite du plaisir permanent pourrait être le mantra de notre société tant toutes nos activités quotidiennes cherchent à combler cette attente déraisonnable.
La douleur est devenue une amie qui des fois peut paraître un peu maladroite. On se bagarre souvent, mais à la fin on finit toujours par se réconcilier. Petit à petit, j’apprends à la chérir. Elle est le piment de ma vie. Seule, elle n’a aucun sens, mais bien accompagnée, elle relève le plat pour le sublimer.