Dehors, ce matin, des miaulements me déchirent le coeur. Un petit chaton, seul, appelant à l’aide depuis un fossé trop profond pour lui. Il s’agrippe à moi, se colle contre moi, et je le ramène aussitôt à la maison pour m’assurer qu’il aille bien. Aurore rentre au même moment de sa tournée du matin et m’aide à lui donner à boire, à manger et à lui concocter une petite litière temporaire. On lui construit aussi un petit jouet pour faire sa connaissance par le jeu. Il finira par s’endormir un peu plus tard sur mon épaule en ronronnant dans mes oreilles. Il est sauvé, et il le sait.
Un peu plus tard dans la journée, on aperçoit un voisin coller des affiches dans la rue, et je réalise alors qu’il s’agit d’un au revoir.
Je ne pensais pas pouvoir m’attacher autant à un tel petit être en quelques heures seulement. Il était attachant, mignon, joueur, curieux, explorateur, câlin. A défaut de pouvoir le posséder pour mon propre bonheur, je garderai avec moi le coeur comblé d’avoir peut-être sauvé sa vie aujourd’hui.