J’ai été très triste hier de ne pas pouvoir cliquer sur « publier ». Mais écrire sur mon smartphone aurait été la seule solution et je ne souhaitais pas en arriver là. J’aime pouvoir tapoter sur les touches de mon ordinateur. J’ai donc décidé de faire une escale, de rompre ponctuellement l’engagement qui me lie à moi-même, afin de permettre un peu de sérénité dans mon esprit. Sinon, c’était une ouverture à la culpabilité, assurément. La journée était dense : un mariage, huit heures de trajet ; une parenthèse qui n’a laissé que peu de place à la contemplation silencieuse de mes pensées. Vouloir forcer cette réflexion avec le téléphone à la main au milieu de tous les invités aurait été comme tenter de faire entrer un éléphant dans une deux chevaux. Une contrainte, un poids qui aurait transformé mon désir d’écrire chaque jour en un fardeau oppressant.
C’est comme le sport, ce merveilleux combat que je mène avec moi-même depuis le début de l’année. J’adore le frisson de la victoire, l’euphorie de l’effort, mais l’engagement doit rester un allié, jamais un tyran. Si je suis terrassé par 40 de fièvre, il est normal de ne pas aller courir et ça ne choquera personne. J’ai récemment expérimenté cela : un problème de dos m’a tenu éloigné de mes baskets pendant deux semaines. Mais j’ai retrouvé l’envie de courir, avec patience, recommençant par un humble quart d’heure avant d’augmenter progressivement ma cadence, mes muscles reprenant leur vigueur après chaque sortie.
La véritable épreuve, pour moi, c’est de me délivrer de la culpabilité de ne pas avoir écrit hier, ou de ne pas avoir fait mon sport tel autre jour. De remplacer l’absence par une mélodie qui m’encourage à ne pas renoncer à mon défi d’un article par jour ou à celui de courir au moins deux fois par semaine. Mon objectif n’est pas d’échapper aux contraintes du réel, mais de créer une histoire qui puisse faire face aux aléas de la vie et tenir sur du long terme.
Voici le message que je m’adresse aujourd’hui : ne pas être présent tous les jours n’est pas une défaite. L’essentiel est de ne pas abandonner. Même si je devais arrêter une semaine, ou un mois, tant que cette pratique m’enrichit, je sais que je donnerai mon maximum pour retrouver le chemin qui me fait du bien. Je le ferai avec mes armes, pour moi. En écrivant ici mes failles et mes fragilités par exemple. C’est là que réside ma véritable force.
Je ne vous cache pas que lorsque je me suis couché à 3h du matin, des voix intérieures me torturaient, me rabrouaient, me suggérant d’arrêter parce que « je suis indigne ». Cependant, en relativisant, en plongeant au plus profond de mon inconscient, en interrogeant cette part de moi souvent plus clémente que mon mental, tout m’apparaît plus clair. Grâce à HUNKAAR, je peux toucher du doigt le thermostat de mon âme, pas simplement les tergiversations de mon esprit.
Je suis heureux de ce retour à l’écriture aujourd’hui, de ces quelques mots déposés avec délicatesse ici-même. Je suis également ravi de retrouver Echo, notre nouveau compagnon à quatre pattes. Il explore les recoins de notre salon, devient de plus en plus joueur et affectueux, même si toujours très peureux au moindre bruit nouveau. Alors que j’écris ces lignes, il ronronne doucement, mi-endormi, lové contre mon torse. Il a trouvé des cachettes secrètes incroyables, et je m’attache déjà à lui plus que je ne l’aurais imaginé.