De la résistance à la protection

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"Je sais qui je suis quand je me sens à ma place dans ce que je fais."

J’étais un insoumis, un combattant interne, en lutte contre des résistances qui m’empêchaient de changer, d’entrer en communication avec mon inconscient. Elles me refusaient l’hypnose, rendant impossible tous les changements que j’attendais pour enfin pouvoir être heureux. Et rapidement tant qu’à faire. Comprendre, contourner, affronter ces résistances, tel était mon credo. Mais pourquoi ces barrières continuaient-elles de se dresser devant moi inlassablement ?

Un jour, Vanille et Arcadian ont croisé ma route. Ces deux êtres spirituels n’ont pas tenté de contourner mes résistances. Au lieu de cela, ils ont accueilli avec une infinie tendresse ce petit Jean-Emmanuel qui souffrait tant. Ils ont su faire exister mon enfant intérieur, en toute sécurité, sans jugement. Dans leur présence, j’ai cessé de lutter. J’étais un formateur redevenu, l’espace d’un instant entre parenthèses, l’enfant enfermé au plus profond de moi, touché par une grâce divine. Vanille et Arcadian étaient deux personnages inconscients qui s’étaient révélés lors d’une formation Immersion HUNKAAR (anciennement hypnose expérimentale). Ils avaient appris à communiquer, à prendre forme, à écrire, à parler, à ouvrir les yeux et à marcher tout en mettant en sécurité les consciences ordinaires. Daphné et Elsa, de leurs vrais prénoms, ont construit une très belle équipe durant ces trois jours. Elles ont même partagé une danse d’inconscient à inconscient, un moment inoubliable. Et sans se concerter, d’un accord signé par le coeur, Vanille et Arcadian sont venus vers moi et m’ont proposé de me laisser aller à leurs côtés. Je n’étais pas en transe. Je les observais simplement avec bienveillance depuis quelques minutes pour m’assurer de leur sécurité. Sur le moment, j’ai été divisé en deux. Une part de moi souhaitait refuser l’expérience afin de conserver mon rôle de formateur, tandis que l’autre part me criait d’oser vivre l’expérience, égoïstement, pour moi. De ne surtout pas passer à côté. A l’intérieur de moi, « ça » me disait que ce moment-là était une chance pour mon bonheur qui ne se représenterait peut-être jamais. Elle m’était offerte par l’univers, là, maintenant, et je devais juste l’accepter.

Tant pis si des regards ont porté un jugement sur ma posture. J’étais prêt à prendre ce risque.

J’ai pleuré, vraiment, pour la première fois. J’ai déposé les armes dans les bras de l’Amour. Tandis que Vanille soufflait (littéralement) dans tout mon être l’amour d’une mère, Arkadian me tenait la main et s’envolait à mes côtés comme un compagnon d’arme me donnant la force et le courage nécessaire pour ne pas interrompre le processus.

Depuis ce jour-là, j’ai arrêté de me combattre. Ma posture avec moi-même n’a pas été bouleversée du jour au lendemain, mais la direction a changé définitivement.

Depuis ce jour-là, j’ai commencé à observer, à chercher à comprendre ce que ces forces intérieures, invisibles et implacables, protégeaient avec tant d’ardeur. Et là, j’ai trouvé des émotions enfouies, des peurs, des douleurs tues et négligées depuis trop longtemps. Ces résistances, je les ai reconnues comme les gardiens fidèles des trésors les plus précieux de mon âme.

Des avancées importantes ont gravé dans le marbre cette nouvelle trajectoire. Cela n’aurait pas tout le temps été le cas, mais je suis fier de pouvoir affirmer aujourd’hui que si demain on me proposait une baguette magique me permettant de « contourner toutes mes résistances », un peu à l’image des promesses faites par les psychédéliques pour des personnes en grande détresse qui en ont vraiment besoin, je répondrais : « non merci, j’ai atteint aujourd’hui un équilibre et une capacité à vivre la transe seul et à mon rythme qui me sécurise et me permet au final d’avancer encore plus vite ».

Chaque résistance abritait un moi intérieur, une fraction de mon être, reflet d’une douleur passée ou d’une peur latente. Ces petits « moi », avatars de ma conscience, étaient baignés d’une souffrance inaccessible. D’autres petits « moi » cherchaient à protéger ce lourd fardeau avec une ardeur indicible. Ils n’étaient pas mes ennemis, mais mes protecteurs, assurant ma survie.

J’ai alors entrepris un voyage vers l’intérieur. Ma démarche n’a pas toujours été irréprochable. J’ai parfois encore poussé trop fort, négligeant mon besoin vital de sécurité. Mais chaque fois, j’ai appris, j’ai grandi, vers l’équilibre. J’ai parcouru ce chemin à la rencontre de mes sentinelles silencieuses, me rapprochant d’elles, écoutant leurs récits, comprenant et vivant leurs peurs. J’ai découvert en moi non pas des freins à ma liberté, mais un cadre libérateur. Une source de force et de résilience. J’ai appris à aimer ces petits « moi », à les respecter jusqu’à pouvoir les accueillir dans leur essence originelle.

Leur existence était un reflet de mon histoire, un rappel des batailles que j’avais menées, des cicatrices que j’avais accumulées. En les rencontrant, en écoutant leurs histoires, j’ai pu les soulager du poids qu’ils portaient. La magie de l’esprit, inexplicable, réunit alors ces petits « moi » à… Moi.

Aujourd’hui, je ne suis plus en guerre avec mes résistances. Je suis en paix avec mes protections. Elles sont le miroir de mon âme, une carte intime de mes émotions et de mes peurs. Elles ne sont pas des entraves, mais des indicateurs, des signaux à déchiffrer pour progresser. En reconnaissant leur valeur, en honorant leur rôle, j’ai trouvé une nouvelle façon de vivre, une nouvelle approche de mes défis, de mes peurs et de mes désirs.

Merci HUNKAAR.

Il me reste encore des peurs transcendentales à traverser, et la pire de toute peut-être, l’anxiété archaïque de la mort. Mais cette partie de mon histoire, ce sera pour un autre jour.

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