Comment j’apprends petit à petit à « profiter »

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"Je sais qui je suis quand je me sens à ma place dans ce que je fais."

En juin dernier, je m’étais réfugié chez Christine pour un séminaire introspectif de deux jours, espérant que Pare-Feu, mon Référent dans la multitude de mon inconscient, m’aide à faire émaner de mon être une joie sincère et profonde. Cette année, j’en avais planifié un autre, qui se déroule actuellement, et son importance est double. D’abord, la naissance de mon deuxième enfant est prévue pour la fin novembre, ce qui rend incertaine la date du prochain séminaire. Ensuite, j’aspire profondément à vivre dans l’alignement complet de mes valeurs, afin d’accueillir cet enfant dans les meilleures conditions.

Car comprenons-le bien : nos enfants se façonnent non pas selon nos mots, mais selon nos actes. Ils s’imprègnent de nos comportements, mêmes et surtout inconscients, et non de nos sermons. Prendre conscience de nos fonctionnements inconscients peut les sauver de bien des détresses, dès le plus jeune âge.

Ma recherche du bonheur : profiter

Longtemps, j’ai associé le bonheur à des moments de plaisir éphémère. Comme bon nombre d’entre nous, j’imagine. J’avais une équation simple : des moments pour le travail, d’autres pour les loisirs, durant lesquels je profitais enfin. Et je surfais sur les événements de vie comme je le pouvais. J’étais persuadé que seuls les instants agréables pouvaient apporter du bonheur et que je devais par conséquent chercher à les multiplier pour me sentir mieux.

Mais la séance d’aujourd’hui, qui s’est étendue sur plus de trois heures, a concrétisé tout mon travail de recherche et d’exploration que vous avez pu entrapercevoir si vous me lisez de temps en temps. Elle m’a renvoyé à une période où, quelles que soient les circonstances, j’étais incapable de ressentir le bonheur. Ce qui m’a marqué, c’est la réalisation que j’étais durant ces quelques années en déconnexion totale : de mon corps, de mes émotions, de mon essence.

Durant plus d’une décennie, j’ai lutté pour renouer avec un corps qui semblait avoir perdu tout désir de vivre. Libérer ses chaînes, lui redonner l’élan vital, lui insuffler à nouveau le plaisir du mouvement, des émotions, et de l’alimentation saine. Bien sûr, ce cheminement est jonché de hauts et de bas. Des moments de pleine conscience alternent avec ceux où je me sens plus égaré. Ma tendance à la dissociation, ce mécanisme qui me fait fuir mon corps dans les instants difficiles, demeure ma plus grande vulnérabilité. Certains se perdent dans les addictions, pour ma part, c’est toujours la dissociation qui me guette.

Il est impératif d’apprendre à embrasser la vie dans son entièreté : les moments dorés, mais aussi les plus sombres. Ce n’est pas du masochisme, c’est simplement un appel à être pleinement présent dans ma vie, dans mon corps, pour tout ce qu’elle a à offrir, bon ou mauvais.

Comprendre et accepter

Les épreuves récentes, comme l’accident d’Echo — qui se rétablit bien malgré quelques séquelles inévitables — m’ont rappelé combien il m’est facile de me dissocier. Pendant presque toute la semaine qui a suivi, j’étais dans cet état. Ce n’est que dimanche matin, avec l’aide d’Aurore, mon équipière, que j’ai pu libérer mes larmes, permettant la réassociation à mon corps. Ses mots finaux, si simples et pourtant si profonds, résonnent encore : « Bienvenue à la maison ».

Mais cette émotion face à l’accident d’Echo n’était que la pointe de l’iceberg. Au cœur de ces 3 heures et demie, j’ai pris conscience que ce n’était pas l’émotion de cet incident que je fuyais toute la semaine, mais des traumatismes enfouis, remontant à mon enfance. Ces souvenirs d’humiliations et d’abus répétés étaient ce que ma dissociation cherchait à esquiver. Depuis toutes ces années. J’ai mieux compris pourquoi me réassocier était à chaque fois aussi long et difficile.

Mon Épiphanie

En revisitant ces émotions, j’ai ressenti comme une permission, une autorisation d’être plus ancré dans mon corps. J’ai compris la raison de cette dissociation : une partie de moi cherchait à me protéger de souvenirs encore plus douloureux que ceux qui m’avaient récemment dissociés. Aujourd’hui, j’ai pu adresser mes remerciements à cette partie protectrice, tout en m’excusant pour les moments où j’ai maudit mon corps de m’imposer ces dissociations pour des durées bien trop longues à mon goût.

À travers cette introspection continue, je me rapproche chaque jour davantage de moi-même, apprenant à être présent et à accueillir toutes les nuances de la vie, dans l’instant présent. C’est ça pour moi, PROFITER.

Prochaine étape : apprendre à donner encore plus d’amour à mon corps au jour le jour pour me sentir en sécurité tout seul face à de telles émotions. Sans Aurore, et sans Christine, cette fois-ci, je n’y serai pas parvenu. Cette prise de conscience sur ma dépendance à leur amour ne me donne que plus envie encore de m’aimer moi-même davantage encore.

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2 réflexions au sujet de “Comment j’apprends petit à petit à « profiter »”

  1. Comme on dit en anglais « it hit close to home ». Ça fait mal de lire tout ça. Je suis contente d’être suivie par une hypnothérapeute Hunkaar depuis très peu, pour la première fois. Je ne m’en sortirais pas seule, en fait, comme je le croyais.
    Je suis heureuse pour vous, qui êtes sorti des sentiers bourbeux. J’y suis encore. Mais vous lire me donne du courage 🙂

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